Commence le projet « Outils pour la transition vers des Systèmes Alimentaires Territorialisés » .
La Fondation Assemblée des Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée (FACM) et CERAI en collaboration avec les organisations RESOLIS (France) et Mensa Cívica (Espagne) lancent un projet de cartographie des meilleures initiatives de l’État de Systèmes Alimentaires Territorialisés (SAT), en considérant ses impacts environnementaux, socioculturels et économiques. Un projet qui a le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso (France).
Avec un axe commun partagé de sensibilisation dans la valorisation du milieu rural, l’alimentation sur la base des produits locaux, la souveraineté alimentaire, la consommation et le tourisme responsable et la protection des ressources naturelles et locales, les organisations CERAI, RESOLIS, Mensa Cívica et la Fondation ACM, présent dans tout le bassin de la Méditerranée, lancent le projet « Outils pour la transition vers des Systèmes Alimentaires Territorialisés (SAT) » dirigé à l’identification d’initiatives SAT en Espagne et sa diffusion au niveau de l’État et dans le domaine de la Méditerranée pour promouvoir son reproductibilité et pour susciter le débat autour de cette thématique au niveau institutionnel.
Jean-Louis Rastoin, professeur émérite à Montpellier SupAgro, définit les Systèmes Alimentaires Territorialisés (SAT) comme un « ensemble de chaînes productives agroalimentaires qui répondent aux critères du développement durable, localisées dans un espace géographique de dimension régionale et coordonnées par une gouvernance territoriale. »
Sont beaucoup les expériences qui, dans le territoire espagnol, parient par la régénération de Systèmes Alimentaires Territorialisés (SAT), mails ils sont peu connus bien qu’ils soient, dans beaucoup de cas, des expériences réussies avec un potentiel de reproductibilité très haut. Jusqu’à présent, un travail exhaustif n’a pas été fait pour analyser l’émergence de ces initiatives, pour les mettre en réseau et pour faciliter les outils nécessaires en vue de sa multiplication.
La Fondation Assemblée des Citoyens et Citoyennes de la Méditerranée (FACM) a promue dans le cadre de la 22ème Conférence des Parties de la Convention sur le Changement Climatique (COP22), tenue en novembre 2016 à Marrakech (Maroc) et, au préalable, à la MEDCOP de Tanger, la Déclaration pour la Transition Agroalimentaire Durable dans la Méditerranée. Plus de soixante associations et institutions ont déjà signé la déclaration : « L’heure de la transition agricole et alimentaire a sonné. Réveillons- nous ! ».
« L’objectif de cette déclaration est de travailler ensemble afin de promouvoir des initiatives d’alimentation responsable et durable qui soient capables d’arrêter la prédominance du modèle agroindustriel, qui constitue une menace pour la diversité et la richesse alimentaire historique de la Méditerranée. L’alimentation, de même que tout le système agricole et alimentaire, doit redevenir un moteur fondamental du développement durable et inclusif de nos pays. On a besoin de retrouver et de revaloriser les connaissances et les pratiques agricoles et alimentaires de nos pays et, à la fois, de donner une réponse aux grands problèmes actuels : la création d’emploi et le combat contre la pauvreté, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre le changement climatique, et la préservation du patrimoine culturel. Ce sont des questions qu’on doit résoudre si on veut laisser aux générations futures un patrimoine matériel et immatériel qui leur permet de vivre décemment », explique Vicent Garcés, président de la Fondation ACM.
Le projet « Outils pour la transition vers des Systèmes Alimentaires Territorialisés » surgit avec l’objectif de mettre en place une recherche afin de systématiser et d’évaluer différentes initiatives qui agissent dans l’ensemble de l’État espagnol. Des initiatives avec une haute valeur transformative, mais qui traînent actuellement des problèmes de fragmentation et un manque d’articulation, en réduisant sa capacité d’escalade et d’optimisation.
D’après la méthodologie projetée par le Réseau Resolis sur les SAT, l’objectif du projet qui commence maintenant est d’identifier et de cartographier les 100 meilleures expériences significatives par ses impacts environnementaux, socioculturels et économiques, et à la fois, de diagnostiquer ses faiblesses, ses obstacles et ses forces. Le projet se développera pendant deux ans et culminera avec l’élaboration d’un Manuel d’Outils pour la transition vers les SAT’s et, avec cela, son impact se multipliera à travers de la formation de formateurs, pour l’expansion de ces modèles.
Comme l’explique Piero Carucci, responsable du secteur de l’Éducation pour le Développement en CERAI, « les expériences que nous chercherons à cataloguer et à systématiser à travers notre projet, ils auront en commun la volonté de passer, de manière consciente, depuis un système alimentaire dominé par les chaînes énergétiques et de distribution longues, à un système qui parie par la proximité entre production et consommation, par l’agroécologie et par la participation ».
Dans notre territoire on trouve déjà des exemples intéressants de Systèmes Alimentaires Territorialisés. Par exemple, dans le domaine des politiques alimentaires on peut citer le cas du Conseil Alimentaire Municipal de la Maire de València, qui cherche à unir à la société civile, aux entreprises, aux institutions et aux universités dans la définition d’une stratégie alimentaire métropolitaine, avec laquelle on relocalise le système alimentaire.
« Répliquer ces initiatives est important pour qu’on puisse construire des réseaux alimentaires alternatifs à partir du bas, puisqu’il est plus nécessaire que jamais de donner un saut d’échelle et gagner des espaces de visibilité politique, ainsi que des espaces de commercialisation et tisser une narration qui, depuis la pratique, rapproche les nécessités de la citoyenneté, des personnes consommatrices, aux nécessités des personnes qui vivent du champ et qui font que le monde rural soit vivant », explique Piero Carucci du CERAI.